Dans ce billet, je vais vous narrer la genèse de Smasher, personnage apparu pour la première fois dans Le Temps Des Héros en 2010 et intégré au multivers Arcadia en 2012 avec Esprit Vengeur. Sur le blog Arcadia, c'est le billet du 11 décembre.
Pour cela, il faut remonter à 2001. Pas l'Odyssée de l'espace, mais l'époque où Excalibur n'était pas encore devenue une boutique de jeux lambda ; non, on y trouvait encore des figurines McFarlane et des comic-books en VO. Parmi ceux-ci, l'un me faisait particulièrement de l'œil : Awesome Holiday Special. Pourquoi ? Parce que j'aimais bien l'univers Awesome de Rob Liefeld recréé par Alan Moore. On ne juge pas.
Dans ce numéro, il y avait une histoire de Fighting American dessinée par Rob Liefeld (ou comment continuer sur sa lancée de Captain America) où Spice, la jeune partenaire de Fighting American, combattait le droïde destructeur Smash. Bon, dites-vous à peu près que Fighting American = Captain America, Spice = Rikki "Bucky" Barnes (version robotisée) et Smash = Hulk (avec les couleurs inversées). Je ne sais plus comment ça m'est venu, mais j'ai probablement dû me dire que si Jeph Loeb et Rob Liefeld avaient fait leur Smash, rien ne m'empêchait d'avoir le mien. Et puis m'est venue l'idée d'appairer ce personnage avec un autre concept dérivé, mais cette fois de la licence Digimon (je garde cette histoire pour plus tard).
Bon, il est de notoriété publique que j'ai tout stoppé pendant quelques mois après octobre 2001, donc ce n'est pas allé très loin dans la réflexion. Vint ensuite 2010 où, avec le webcomic Le Temps Des Héros, je me suis amusé à mettre en scène des personnages de mon passé. J'avais besoin d'un super-vilain, et là, mes lectures d'époque m'ont fait réfléchir : on avait d'un côté le Hulk rouge (intelligent et pas tout à fait un super-vilain), et d'un autre côté, on avait Ultimate Hulk (à deux personnalités distinctes, mais avec un organisme adaptatif). Un mélange se crée. Et quitte à pousser les contrastes, autant habiller mon nouvellement nommé Smasher d'une façon très formelle. Comme un agent. Un agent du multivers. L'occasion de retrouver le concept initial qu'il formait avec le prototype de S-Ram, mais surtout d'étoffer tout ça pour ne pas faire du pastiche.
J'en profite pour ajouter que j'ai eu droit à des remarques désobligeantes de la part de visiteurs et d'internautes concernant le fait que certains personnages que je dessine (ou qu'on a chez Arcadia) ressemblent à des personnages connus. Je me dois de répondre qu'au bout de 90 ans (et même plus dans le contexte de la SF), c'est malheureusement quasiment obligé de retomber sur les mêmes archétypes, et que tous les costumes ont été plus ou moins trouvés. De là, partir d'un archétype connu comme base d'un personnage est quelque chose de très répandu, et tout le monde le fait, même les auteurs de comics les plus acclamés. Tout se joue à l'écriture, au final. C'est ce qui fera l'originalité du personnage par rapport à son archétype, et qui ne vous fera pas dire que Superman, c'est juste Moïse fusionné avec John Carter. Ou que Dragon Ball, c'est juste Superman amalgamé avec le Roi des Singes (pour ça, je recommande le Comic Box HS Spécial Japon de 2001).
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