mardi 18 janvier 2022

Les archives secrètes : Claire Djarvick (et les sombres thématiques)

 

Après avoir étudié le billet du 18 décembre avec Xavier Enrikchen, ça tombait sous le sens que celui du 19 décembre soit consacré à Claire Djarvick, puisque l'un ne va pas sans l'autre. Cependant, j'ai déjà pas mal abordé les Challengers du Macabre dans le billet précédent, donc je vais essayer de ne pas me répéter. 

Retour en 1998. Changement de classe, changement de pas mal de choses, et... premiers émois. Une fille inaccessible au premier abord (bien que plus complexe qu'elle ne semblait l'être), à qui j'ai du mal à parler, mais qu'importe, j'en fais un avatar, Claire Djarvick, dans les Challengers du Macabre, où elle devient, en gros, la mascotte de l'équipe. Cependant, elle aura un rôle beaucoup plus central et tragique dans la nouvelle de 1999. Mais à l'origine, elle devait être clonée, et son clone, Ale Celia, devait donner naissance à la future Venomous Girl quelques années plus tard. Il y avait donc un lien entre les deux projets à l'époque, mais c'était bien tarabiscoté, et il y avait pas mal de private jokes en prime. Et son père, CD Hunter, devait venger sa mort.

Quand j'ai remis Dark Fates sur les rails en 2008, j'ai également repris le personnage de Claire Djarvick, et j'ai dégagé le projet de tout lien avec quoi que ce soit d'autre. Donc plus question d'univers partagé et de super-héros. J'ai conservé les grandes lignes de Claire pour illustrer le deuil et l'abandon. J'ai changé pas mal de choses, mais j'avais encore besoin d'exorciser certains démons. Et quelque part, ce sont ces mêmes démons qui m'ont remis sur la voie du dessin et de Dark Fates en 2006. Un deuil, un traumatisme... c'était 1999 à nouveau. 

J'avais déjà traité un peu du deuil dans Venomous Girl fin 2005. Il fallait que j'aborde à nouveau le sujet pour raconter l'histoire que je voulais raconter. Mon goût pour l'horrifique et le glauque a fini par l'emporter. Les Challengers du Macabre héroïques sans costumes ne sont plus qu'un souvenir au fond de mon coffre à jouets métaphorique. Mais si j'avais développé cette BD à l'époque, d'une manière ou d'une autre, comment le cap de l'été 1999 aurait-il été franchi ? Aurais-je fait la même chose ? L'aurais-je fait en BD ? Les quelques lecteurs auraient-ils suivi ? Avec des si... ben, on peut faire des meubles. Je suis sûr que si j'appliquais la méthode "Et si... ?" à toutes mes créations, j'aurais de quoi alimenter ce blog jusqu'à l'an prochain... et accessoirement, me faire traiter de plagiaire, puisque Marvel le fait depuis 60 ans (et depuis un ou deux ans sur Disney +). Remarquez, chez DC, ils ont les Elseworlds, un concept finalement pas si éloigné que ça, reposant sur des variations plus ou moins poussées de l'univers de base. Mais je digresse.

Pour revenir à Claire Djarvick, elle était brune, à la base. Comme son modèle. Mais à partir du moment où j'avais Zira Ondalli qui était brune pour aller avec ses origines, je me suis dit qu'il fallait une blonde par contraste, comme dans Mulholland Drive. Quant à ses tenues, je me suis inspiré de la mode de 1999-2000, ce qui tombe bien, car c'est dans cette période que j'ai choisi de situer Dark Fates.

Les couleurs du dessin sont l'œuvre de Gaëtan Degasperi. J'espère qu'il va bien. Je mène des recherches actives.

Je pense que ça ira pour aujourd'hui. Le prochain billet est déjà programmé.

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