mardi 28 décembre 2021

Humeur : (H)Omicron

 

Nous sommes le 25 décembre, jour de Noël. Je n'ai pas pensé à reposter mon dessin de Noël ici, ni même à l'envoyer par MMS à mon répertoire. Les faits parlent d'eux-mêmes : de moins en moins de retours au fil des années. Les remerciements et les visites sur ce blog se font rares.
Bientôt deux ans de Covid, avec un nouveau variant qui arrive : Omicron. Un nom qui ne peut que me faire penser à celui d'un héros que je connais bien, mais que le monde entier n'a pas l'heur de connaître : Homicron. Ce super-héros de création franco-italienne (créé par des italiens pour la France, même si on ne connaît pas, en réalité, le nom du scénariste) a eu droit à huit aventures dans les pages de Futura (première série) et Spécial Rodéo au milieu des années 1970. On a pu le retrouver au sommaire de la deuxième série de Fantask en 2001, et c'est comme ça que je l'ai connu.

Fantask (volume 2) 1 est paru en février 2001, et disponible en avant-première au festival d'Angoulême, où je n'étais pas, mais où certains de la Clark mailing-list à laquelle j'étais inscrit ont pu se le procurer. Et je me souviens d'une phrase qui m'a marqué : "De la SF en pattes d'eph". Il faut dire que le format de la revue, entre Pocket et Comics, en noir et blanc, évoquait fortement la BD de gare de papa, et graphiquement, c'était aussi le cas. Seuls les styles de Jim Arden, Reed Man et Didier Crisse dénotaient. Pensez bien que dans cette nouvelle revue, on trouvait des rééditions des histoire de "Demain... les monstres" de Jean-Yves Mitton, qui étaient bien datées. Et puis le style de Steve Rude, qui dessine la couverture en recyclant une pin-up de Green Lantern (ce qui fera que beaucoup de sites assimileront Homicron à un équivalent de Green Lantern), n'évoquait pas non plus les comics en vogue. 

D'où, je pense, une certaine incompréhension de la part du public ciblé. Il était clair que la résurrection des super-héros parus chez Lug en un seul univers partagé nommé "Semicverse" voulait draguer les fans de comics, mais aussi les vieux lecteurs de petits formats qui rêvaient secrètement d'avoir de la nouveauté à lire. Malheureusement, Fantask a manqué le coche sur les deux tableaux, puisque les lecteurs de comics n'ont pas trouvé un produit qui leur ressemblait, et les lecteurs de petits formats non plus. D'un côté pas assez radical, de l'autre trop. L'éditeur Semic a arrêté les frais en sortant le numéro 5 par souscription uniquement (j'ai eu la chance de le trouver bien plus tard grâce à Reed Man), dispersant les créations dans les petits formats déjà existants, leur donnant plus de pages, jusqu'à finalement la création d'un nouveau titre : Yuma (au format Pocket et au sommaire un peu fourre-tout). 

Le Semicverse a perduré jusqu'en 2003 (voire plus avec les albums King Kabur, Witchblade/Phénix et La Brigade Temporelle), puis est rentré en sommeil jusqu'à l'arrivée de Strangers chez Wanga, avec l'intégrale de la saison 1, puis une saison 2. Sauf que l'appellation "Semicverse" n'a plus cours, puisque les droits des personnages ont été rassemblés dans une coopérative appelée Hexagon Comics, qui propose à la fois des rééditions et des nouvelles aventures des héros de l'univers Hexagon.


Et donc, j'ai beaucoup glosé sur l'éditorial, mais je n'ai pas encore attaqué le contenu. Les aventures originelles d'Homicron sont assez classiques et possèdent un certain charme. Pour ce qui est de la deuxième série, par contre, on assiste à un hommage aux années 70, mais aussi à une déconstruction du personnage. Il s'agit à la fois d'une lettre d'amour et d'une volonté de casser les codes. Et à la fin de cet ouvrage, on part sur un nouveau statu quo, qui sera développé dans Strangers (qui a achevé sa cinquième saison il y a déjà plusieurs mois).

Et maintenant, nous sommes le 28 décembre. J'espère vous avoir donné envie de lire Homicron, même si cet article tient plus du billet d'humeur que de la critique. D'ailleurs, il a été écrit à la volée.

N'hésitez pas à parcourir de fond en comble le site de Rivière Blanche, il y a beaucoup de bonnes choses.

Et enfin, j'espère que je reprendrai plus souvent la plume ici et que les visites reviendront. 

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