samedi 18 février 2012

Critiques arcadiennes









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Une victime de la censure moins médiatisée que les revues Marvel de l'époque, mais toutefois un peu plus osée. Rattachée aux comics lors de sa reprise en 2000, cette série d'origine franco-italienne narre la traque du malfaisant monstre métamorphe Wampus, venu des étoiles, par Jean Sten, agent des services secrets français que personne ne prend au sérieux. A travers les 7 épisodes originaux de 1968-1969, Wampus va se borner à tuer et détruire à outrance tout autour du monde, tandis que Jean Sten, seul à avoir vu le monstre, va s'appliquer à le poursuivre, voire à le devancer.

Le scénario de Franco Frescura s'éloigne assez vite du schéma du début, sans oublier de donner des nuances aux personnages et de nombreux retournements de situation. Le rythme est soutenu, mais sait ménager des moments d'accalmie. Les planches de Luciano Bernasconi, très classieuses, sont particulièrement fouillées et détaillées. Sans conteste la partie la plus intéressante de cet épais ouvrage.

Puis arrivent les épisodes de 2001, qui prennent la suite immédiate. Les planches de Bernasconi sont toujours très soignées, mais plus sobres que celles des épisodes d'origine ; le trait, lui, n'a absolument pas changé, assurant une continuité graphique remarquable. En revanche, le scénario est différent : Jean-Marc Lofficier situe maintenant l'action au début du XXIè siècle, ce qui est expliqué par un glissement de temps (mais ça ne gêne absolument pas la lecture). Et un raccord est mal fait avec la série précédente, impliquant la mort d'un personnage qui avait pourtant survécu. Enfin, la différence majeure est que la traque à travers le monde s'arrête pour laisser la place aux voyages dans le temps de Wampus afin le jugement final, l'occasion d'expliquer quels sont les rôles précis de Wampus et de Jean Sten dans l'univers, ainsi que de montrer une partie des personnages du Semicverse/Lugverse/univers Hexagon. On pourra donc croiser, en vrac : Kabur, Dragut, Maleficus, Altotas, Gallix, Sullivan, Saint Germain, la Brigade Temporelle et quelques autres encore. Cette succession de voyages temporels n'apporte grand-chose au récit avant le combat final, ce qui rend cette partie moins passionnante.

Au final, on se retrouve donc avec un copieux volume regroupant l'intégrale de cette série qui aura attendu sa conclusion pendant 30 ans, et force est de constater que ça n'a pas tant vieilli que ça. La représentation de la violence n'est plus vraiment choquante de nos jours, mais il est clair que cela faisait tache à l'époque. Et si finalement la conclusion moderne n'est pas aussi réussie que les épisodes d'origine, 3/4 du bouquin sont quand même très bons et le quart restant bon quand même. Une bonne série à (re)découvrir, mais ça a quand même un prix qui fera réfléchir (comme tous les autres albums de la collection, c'est 35€ pour environ 530 pages). Il existe aussi un deuxième volume reprenant la série L'Autre (par les auteurs originaux de Wampus), qui est une suite développant certains aspects de Wampus ; et en bonus, on y trouve aussi les épisodes annexes de Wampus (dont Wampus/Nexus, et l'épisode de Kabur qui reprend la rencontre avec Wampus).

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Deadpool version Guerre Froide, ça pouvait être soit bon, soit franchement mauvais. Wade Wilson devient agent schizophrène de la CIA, sans pouvoirs, mais toujours aussi taré. Cependant, si cet aspect est parfois mis en avant de manière lourdingue dans l'univers Marvel, cette version Pulp l'exploite intelligemment. On apprend le passé tourmenté de Deadpool, capturé et torturé en Asie, sa relation avec une espionne internationale, et si l'humour n'est pas franchement au rendez-vous, cette histoire d'espionnage est suffisamment bien tournée pour apporter autre chose qu'une exploitation facile du nom. Bon, évidemment, c'est violent, mais ça va avec le genre.

Un bon récit, servi par un dessin adéquat. Bonne petite surprise, donc.

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Wolverine - le meilleur dans sa partie, bizarrement présenté sous des couvertures de Bryan Hitch, dont le style n'a rien à voir avec celui de Juan José Ryp... On sent d'emblée la volonté des auteurs de faire une série pour public averti avec Wolverine. On ne verra jamais de nudité, mais de la violence et de l'hémoglobine, si. En même temps, quand on a Ryp au dessin, il faut quelque chose de très graphique, et c'est bien le cas. Rarement une histoire de Wolverine n'aura été aussi explicitement sanglante. Cependant, Charlie Huston a concocté un scénario qui va beaucoup dans la violence gratuite et les personnages absurdes. On croirait presque lire du Mark Millar, même si on sent surtout l'envie de rendre hommage (ou singer) aux séries du style Authority, violentes, critiques et très second degré. Malheureusement, Huston n'a pas le talent de Warren Ellis ou de Garth Ennis pour ces choses-là, et rend ses personnages très superficiels. Il se plaît à faire souffrir physiquement Wolverine et ses adversaires, mais ça traîne un peu en longueur, et ça semble fait de bric et de broc tellement certains aspects semblent artificiels. Les lecteurs en manque de séries comme The Authority ou fans de Juan José Ryp (qui n'est pas toujours en grande forme sur ces pages) pourront éventuellement y trouver leur compte, mais cet album n'apporte grand-chose d'autre qu'un bon gros défouloir sanglant et décérébré.

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