J'ai mis le temps pour ceux-là, pour certaines raisons pas nécessairement stupides. Surtout que maintenant, j'ai enfin le pied dans le milieu, donc mes critiques pourraient être mal perçues, mais... je n'ai rien de bien négatif à dire aujourd'hui.
On commence par The Firestarter :
Sur des scénarios de Stéphane Rabier, plusieurs histoires se mêlent dans ce recueil. On a l'histoire principale du Firestarter, Eddy Nixon, super-héros conservateur qui va manger grave, et illustrée par Stéphane Rabier lui-même. Le dessin comme le lettrage sont amateurs, c'est truffé de fautes (une constante dans cet album, j'exagère un peu mais pas mal de coquilles sont restées), mais le scénario est accrocheur. S'ensuit un chapitre consacré exclusivement au super-héros Terran, collègue du Firestarter, illustré avec brio par Éric Van Elslande qui, s'il n'est pas encore un pro, s'en approche beaucoup. Un récit bien troussé qui enrichit l'univers du héros pyromane. Enfin, l'album se conclut sur la deuxième partie de l'histoire principale, où Stéphane Rabier délaisse le graphisme au profit d'Eric Van Elslande, Grégory Servais et Tandhruil. Une suite dans laquelle la tension monte, mais desservie malheureusement par des dessins trop irréguliers : trois dessinateurs et encore plus d'encreurs, ça n'aide pas à maintenir une qualité constante. Si on ajoute à ça des problèmes de pixelisation sur certaines planches (quatre maximum, mais ça ne gêne pas la lecture) et le prix légèrement gonflé de ce recueil (près de 9€, tout de même), on se dit qu'il vaudrait mieux passer son chemin, mais ce serait une mauvaise chose : les scénarios et les personnages sont suffisamment originaux pour donner envie de découvrir la suite. On a donc une œuvre honnête qui souffre malheureusement d'un mauvais choix d'impression (The Book Edition, impression à la demande, donc onéreuse) et aussi de format, puisqu'on sent que le format comics aurait été plus adapté. Un rendu presque pro avec un contenu parfois trop amateur dans la forme, c'est bien dommage, mais ça ne m'empêchera pas de prendre la suite. Stéphane Rabier a de très bonnes histoires à raconter, et arriver à développer des idées et des personnages originaux ne lui pose aucun problème. C'est un bon album, donc - pour ma part, je n'ai pas réussi à décrocher avant la fin -, de même qu'une entreprise honnête (on sent que les dessins de la première partie ne donnent pas dans la facilité) et il mérite d'avoir sa chance.
Grand Dédale 2-3 :
Là, les fans de Twin Peaks et de mon blog seront en terrain connu, puisqu'il s'agit des aventures du héros Georges Daniel de Gilles Boverod, interviewé l'an dernier ici. Le premier numéro de Grand Dédale, qui voit les aventures d'un Georges Daniel moderne, est hélas épuisé, ce qui fait que j'ai repoussé la lecture assez longtemps. Finalement, comme tout est bien résumé dans l'édito, il est très facile de se lancer dans les numéros 2 et 3. Pour autant, comment résumer le contenu de ces derniers sans dévoiler toute l'intrigue, sachant que chaque numéro ne propose que quelques pages de BD, les épisodes étant courts ? Autant y aller au ressenti : on sent le héros proche et à la fois loin de nous, tout comme les univers qu'il peut voir, et tout est facilité par le personnage du frère de Georges Daniel, aux pieds bien ancrés sur Terre, par qui l'on voit le mystérieux GD, interné dans un hôpital psychiatrique. Un mélange de tragique, de mystère et de super-héros, puisque l'action est quand même au rendez-vous. Au final, qu'en est-il de la réalisation ? Un scénario qui distille ses mystères, un dessin plutôt solide malgré quelques partis pris dont je ne suis pas fan, un lettrage assez amateur (et des fautes d'orthographe, aussi), ce qui se ressent bien plus sur les récits en prose comme Dans les nuages Claire, dont la forme est bien peu littéraire (j'entends par là que les conventions ne sont pas respectées). Un peu de corrections, un meilleur lettrage, une meilleure relecture et ce fanzine serait vraiment incontournable, car il ne lui manque pas grand-chose... à part une périodicité plus régulière, ces pages étant très plaisantes.
Au final, une salve de bonnes histoires à lire, pas exemptes de défauts mais qui mériteraient une meilleure diffusion.
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