jeudi 28 octobre 2010

"Beautiful place in my mind"

Ah, un nouveau billet, et une référence à Mari Iijima ! Ça fait déjà deux bonnes nouvelles !

Mais, horreur, malheur, il y a une mauvaise nouvelle : une guerre fait rage dans le milieu du french comics. Cela étant dit, je suis moins concerné que consterné.

Petit rappel des faits :

Un article traitant des french comics est récemment paru dans un magazine. Un petit éditeur, qui a sorti deux titres french comics, se plaint de ne pas être cité dans cet article en qualité de "pionnier". Voyant le nom de l'auteur, il en vient à imaginer que c'est une attaque par omission dirigée contre sa personne, puisque la personne qui a rédigé l'article n'est autre qu'un blogueur qui a fait une critique vitriolée des deux titres du monsieur. Survient un troisième protagoniste, auteur de french comics depuis un bail, qui dénonce le dénigrement de l'éditeur des auteurs de french comics qui triment depuis une bonne décennie pour s'imposer avec les moyens dont ils disposent.

Commence la nouvelle bataille après les règlements de compte par blogs interposés : le blog du petit éditeur (qui fait aussi des critiques de BD) est révisé pour faire disparaître ce qui a trait à tout ce que l'auteur a pu faire (et ça vaut aussi pour les collaborateurs qu'il a au sein de son label). C'est injuste.

Maintenant, analysons les faits avec recul :

-un article paraît
-un mini-éditeur/blogueur se plaint de ne pas être cité dedans, se présentant comme "pionnier" de cette mouvance et accusant l'auteur (par ailleurs blogueur) de l'article d'être partial
-ce même mini-éditeur s'attire les foudres d'un véritable auteur de french comics, et commence une vendetta contre lui
-le blog du mini-éditeur, au fil des heures, est sujet à un révisionnisme concernant tout ce qui touche l'auteur de french comics, qui du coup ne se calme pas

Or, voici ce que j'en pense : un article ne peut pas tout contenir (une interview a même dû être coupée faute de place), et la priorité est allée aux titres importants de ces dernières années. L'impartialité n'existe pas vraiment, et le plaignant n'est pas le mieux placé pour se plaindre, car il est loin de pouvoir donner des leçons en la matière. L'accusé n'a fait, après tout, que dire ce qu'il pensait des titres publiés par son confrère, sans langue de bois, et en utilisant des arguments, même (chose rarement vue chez le plaignant).

En se prétendant pionnier du french comics de ces dernières années, le plaignant s'est aliéné des auteurs de french comics dans le milieu depuis longtemps. Ce n'est pas très malin de vouloir se mettre en avant tout le temps, alors qu'on n'a qu'une expérience limitée dans le domaine de l'édition et surtout de la création. En fait, le plus malin aurait été d'accepter le fait plutôt que d'accuser à tort et à travers et d'insulter tous ces gens qui triment pour avoir un minimum de reconnaissance en ayant un réseau et des moyens financiers limités. Du coup, comme l'un d'eux a élevé la voix, le ton est monté, et tout le monde s'est fait chier dessus. D'un côté, on ressort les squelettes des placards, de l'autre, on supprime ou modifie des articles de blog en menaçant de porter plainte pour je ne sais quelle connerie...

Des trois protagonistes directement impliqués dans l'affaire, je n'en ai rencontré qu'un au salon d'Angoulême. Pas un type chiant, mais un bosseur qui se démène pour arriver à faire vivre sa création dans un monde en proie à une putain de crise économique. Un mec humble qui ne cherche pas à tirer la couverture à lui à chaque fois qu'il le peut. L'auteur de l'article du magazine est un blogueur qui est d'un bord politique différent du mien et ne s'en cache pas (ce que je trouve un peu chiant, en fait), mais qui a au moins une bonne argumentation quand il s'agit d'exprimer son avis aussi objectivement que possible. Le plaignant, lui, a un blog qui reprend des news américaines écrites assez lamentablement, mais qui lui sert surtout de vitrine. Il a pu nouer des contacts qui lui permettent de placer ses albums, mais n'hésite pas à tricher afin de se donner de la visibilité. Il a les moyens suffisant pour distribuer des albums, mais son objectif n'est pas franchement désintéressé. Il a soif de reconnaissance, de récompenses, et ne recule devant rien pour se mettre en avant, comme faire supprimer les comptes Facebook de ses contradicteurs.

Et moi, là-dedans, je suis quoi ? Un mec qui dessine et qui a envie de partager ses histoires avec le reste du monde, sans avoir des moyens mirobolants, qui a certes envie d'être reconnu mais pour ce qu'il est. Un dessinateur/scénariste/écrivain passionné qui aime créer, qui veut être lu, mais accepte aussi les critiques car ça ne le rendra que meilleur.

Je ne suis pas célèbre, je ne suis pas le meilleur artiste au monde, mais je suis humble et ne fais pas une affaire d'État quand j'aimerais bien avoir un peu de reconnaissance, même si ça m'arrive de m'emporter de temps en temps.

Et puis zut, à la fin ! Je suis pour le camp de la création ! Voilà !

Pour voir des artistes méconnus qui valent le détour, allez sur le blog de mon ami Laurent : http://comicsplace.unblog.fr/

Et si vous aimez, regardez aussi ailleurs dans mes liens.

1 commentaire:

  1. Chouette billet d'humeur qui rapelle que le comics, french ou non est un bizness, on y retrouve donc les mêmes travers que dans les autres. Mégalo procédurier et autres...
    Après je donne mon avis sur ton billet sans avoir suivi l'affaire et sans connaître les participants du conflit...

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