lundi 20 septembre 2010

Saint François

Le hasard a ses raisons que la raison ignore. Eh oui, mon dernier article en date parlait d'un live de Corbier en CD, et celui que je vais proposer maintenant, après une longue absence occasionnée par pas d'Internet, est aussi à propos de Corbier en concert. C'est génial, non ?

Jeudi 11 septembre 2010. C'est ce soir qu'a lieu le concert de Corbier, Carusella et Gatechien au Nexxt, un bar-discothèque où je n'aurais probablement jamais mis les pieds en temps normal, mais bon, c'est exceptionnel. Arrivé sur les lieux, je m'acquitte du droit d'entrée, comme de bien entendu, tout en me rendant compte que les tarifs ont bien changé par rapport aux premières affiches. Il est 20h30, l'heure où le concert doit commencer. Évidemment, il fallait s'y attendre, ça commence en retard (environ trois quarts d'heure), la faute à un public peu ponctuel. Entendant les conversations, il tombe dans mon oreille que Corbier est dehors. Je vais donc au frais rencontrer le bonhomme. Conversation brève mais qui me permet de me rendre compte que le barbu est sympathique. Puis retour dans la salle, et fin de l'attente avant... avant quoi ?

Le premier groupe à se produire n'est pas inscrit sur l'affiche, et je n'ai pas bien entendu le nom, mais ils sont espagnols et proposent un rock électro sympathique. La salle se chauffe un peu, puis le set prend fin, les musiciens rangent le matos, puis apparaît Corbier avec son guitariste. Encore plusieurs minutes d'attente...

Corbier se produit donc en deuxième, ce qui est bizarre, étant donné que son nom était écrit en grand sur l'affiche. Mais qu'à cela ne tienne, la setlist est à terre, et j'entrevois déjà quelques titres alléchants. Tout commence sur Elephantasme (l'histoire d'un homme tout à fait banal dont le fantasme est de niquer une éléphante), puis enchaînement sur Chocolat (zappant L'arrêt du 118). Une prestation plutôt bonne, oui, mais entachée par le fait que le public poitevin ne participe pas du tout (mais dans tous les concerts, c'est pareil : on peut compter sur les doigts d'une main les quelques-uns qui ont donné de la voix lors de la prestation d'Ultra Vomit en 2008). Bon, tant pis, pas grave, le bougre est pro et continue, mais se voit obligé de rappeler à l'ordre les personnes attablées derrière lui, papotant et hurlant comme s'il n'y avait pas de concert (ça, plus toutes les autres choses non respectées par la boîte, ça suffit à faire péter un câble). Malheureusement, ces fauteurs de trouble couvrant entièrement le son des retours de leurs voix, le bon Corbier finit par perdre patience voyant ses suppliques tomber dans l'oreille de connasses sourdes qui, en prime, se foutent de sa gueule. Énervé et dépité, il ramasse alors ses instruments avant de quitter la scène. Éric Gombart, le guitariste, joue un solo avant de suivre son compagnon. J'essaie de suivre Corbier afin de lui acheter un CD. L'organisateur (indépendant) est là aussi, et reçoit des excuses de la part de Corbier. Finalement, les choses se calment, et d'autres personnes viennent nous rejoindre dehors. Avec sa bonne volonté, Corbier se prête au jeu des photos avec les personnes présentes, répond à toutes les questions, et devant l'insistance de certains voulant entendre L'arrêt du 118, il reprend la guitare, à côté de sa voiture, assis sur une poubelle, tandis que Gatechien joue à l'intérieur de la boîte. Ce morceau en entraîne un autre, puis un autre, puis encore (dont un inédit) jusqu'à donner environ une demi-heure devant un parterre d'une vingtaine de personnes, répondant du tac au tac à l'homme au chapeau, ravi de pouvoir jouer devant un public peu fourni mais réceptif. Puis autographes, anecdotes, dédicaces sur CD (Corbier m'a offert son dernier album, et je ne l'en remercierai jamais assez - du coup, j'ai acheté celui d'Eric Gombart plus une affiche). Au final, tout se finit de façon un peu étrange, mais charmante, avec deux musiciens particulièrement gentils et talentueux.

Passage dans la salle pour voir brièvement jouer Carusella (à revoir dans de meilleures conditions) avant de rentrer sous les toits.

Qu'est-il à retenir de cette soirée ? Que le Nexxt n'est pas l'endroit idéal pour donner un concert, malgré la bonne volonté de l'organisateur (qui n'est pas responsable du fait que la boîte n'a pas respecté son contrat). Que la communication est perfectible (plusieurs affiches différentes, avec prix variables et sans mention du premier groupe). Que le public poitevin n'est pas le plus expansif. Mais surtout, que Corbier, malgré toutes ces galères, a réussi à donner un bon concert en deux parties (évidemment un peu amputé de quelques morceaux, mais la durée est plutôt correcte) quand bien même il n'a sans doute pas eu son cachet, et aime son public. A revoir dans de meilleures conditions. Mais une chose est sûre : messieurs Gombart et Corbier sont deux personnes éminemment bonnes et chaleureuses.

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