Aujourd'hui, je me fais critique et je vous livre mes impressions sur les dernières BD lues.
Au vu du titre, c'était évident : on va commencer par Buffy contre les vampires, saison 8.
"Un long retour au bercail" (The Long Way Home) est le premier recueil de la saison 8 paru en VF, avec un papier glacé et une couverture cartonnée (dont je ne suis pas convaincu de l'utilité, par ailleurs, mais ça doit être pour que les puristes considèrent mieux ça comme de la "vraie BD"...), regroupant les 5 premiers épisodes écrits par Joss Whedon et dessinés par Georges Jeanty (et Paul Lee sur le cinquième). Là, j'entends déjà râler pas mal de gens qui diront que c'est n'importe quoi, que la saison 8 n'existe pas, ou qu'ils feraient mieux de faire ça en téléfilm, etc. etc. Nul doute que tous les fidèles de Buffy ne suivront pas leur héroïne dans les pages de cette nouvelle saison en BD, et disons-le franchement, c'est un tort. D'une part, il n'est pas difficile d'imaginer que les personnages (bien ressemblants aux acteurs, qui plus est) sont plus convaincants, et de l'autre, le budget est illimité. On perd donc en craignos monsters ce qu'on gagne en crédibilité. Là, on peut pratiquement tout montrer, comme des scènes où des centaines de Tueuses se battent ensemble et des démons géants.
Dès les premières pages, on voit que la situation a changé : Buffy n'est plus seule, elle est maintenant accompagnée des Tueuses en sommeil qui se sont révélées à la fin de la saison 7. Elles sont obligées de se cacher car on les prend pour des terroristes, et avoir en plus des démons sur le dos n'est pas pour faciliter leur tâche. On retrouvera tous les personnages qui ont survécu, plus de nouveaux qui seront étoffés au fil des épisodes. Tout a pris une nouvelle dimension : désormais, on fait les choses en grand, c'est plus épique que jamais, mais on a gardé les meilleurs ingrédients de la série. Ces épisodes peuvent être lus sans avoir vu toute la série, même si on a parfois du mal à se rappeler certains détails. Mais pas de panique, une page de résumé des saisons est là pour s'y retrouver.
Donc voilà, on se retrouve avec la suite de la série télé mais sans limites de budget, avec un bon scénario et un dessin à l'avenant. Verdict : un bon début de série, sans temps mort, qui se lit d'une traite. Plaira aux vrais fans et devrait aussi intéresser le lecteur profane (ainsi que ceux qui voudraient redonner une chance à Buffy).
Changeons maintenant de registre avec une autre série BD, rééditée depuis peu en albums, mais disséminée sur plusieurs revues à l'origine. Il s'agit de Wampus, une création des studios Lug en 1969. Six numéros sont parus cette année-là, avec Franco Frescura au scénario et Luciano Bernasconi aux dessins, puis vint Dame Censure et son couperet, condamnant l'extraterrestre meurtrier et son opposant à se tourner les pouces pendant une trentaine d'années avant une réédition dans Spécial Rodéo chez Semic. N'ayant lu que quelques pages de la série d'origine, je ne saurais trop en dire. De toute façon, je viens poster ma critique sur la deuxième série, parue à partir de 2001.
A l'annonce de la renaissance de Fantask (première revue à avoir publié des super-héros Marvel dans les années 60, 7 numéros qui ont marqué les lecteurs et cotent environ dix mètres d'intestin et un demi-poumon à l'heure actuelle), plusieurs noms marquants parmi les personnages du studio Lug ont été avancés, et Wampus est ainsi entré en scène dans sa deuxième série au numéro 3 de Fantask (juin 2001), sous les auspices de Jean-Marc Lofficier et Luciano Bernasconi.
Sous le trait classique et classieux de Luciano Bernasconi, l'extraterrestre meurtrier Wampus et son opposant humain Jean Sten se retrouvent encore une fois, mais en 2001. Commencent alors des références à la série d'avant, avec les éléments concernant la destruction de plusieurs grandes métropoles mondiales qui sont pourtant encore debout dans cette deuxième série. Jean Sten a-t-il mangé des champignons ? Non, tout s'est bel et bien passé, comme on l'apprendra, mais pas dans ce monde-ci. Est-ce que ça a l'air bordélique ? Attendez de voir la suite. Wampus est bien vite expédié à travers le temps, tandis que Jean Sten est recueilli par le cardinal Faria, qui le mettra au fait de tous ces voyages effectués par la saloperie. On assiste donc à un défilé de personnages du studio Lug, réunis sous l'appellation Semicverse et dans un univers partagé, et c'est ainsi que Wampus et Jean Sten rencontreront Dragut, Gallix, Sullivan, Maleficus, Saint Germain, Kabur, Bob Lance, etc. Le récit, sous couvert de clarifier et de conclure la série, se noie dans un tas de détails avant d'aboutir à la confrontation finale entre Wampus et Jean Sten sur Labyrinthe. Le dessin s'adapte à chaque époque traversée sans perdre sa qualité, mais au final, on reste plus sur l'impression que Jean-Marc Lofficier a voulu s'amuser avec le Semicverse, et c'est dommage.
Peut-être qu'en regard de la première série, tout prend son sens, mais déjà que le fait de passer de Fantask à Mustang a été contraignant, le fait de ne pas avoir le fin mot de l'histoire est d'autant plus frustrant. Tout ça pour ça... Alors oui, on a toute une galerie de personnages, mais ça ne va pas franchement plus loin. Je n'ai pas parlé de l'épisode 0, qui relate le combat de Wampus contre le Gladiateur de Bronze, mais il n'a aucune incidence sur le reste (bien que joliment fait).
Verdict : une série qui partait bien mais est vraiment trop molle en son milieu, avant de partir vers un final meilleur mais pas super pour autant, soutenu par un dessin classique mais solide de bout en bout.
A noter que la réédition en deux albums chez Rivière Blanche propose l'intégralité des épisodes de Wampus plus la série L'Autre, première tentative de relance de Wampus dans les années 80, avec les mêmes auteurs mais des personnages modifiés pour passer outre la censure.
Devrait plaire aux amateurs de BD populaire et à ceux qui aiment découvrir de nouveaux univers.
A bientôt pour de nouvelles critiques !
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