samedi 15 mai 2010

Interview : Master (fanzine 2016)

Aujourd'hui, nous accueillons la première interview menée par mes soins sur l'illustre Master, être qui sévit dans le fanzinat comics depuis un an et demi environ avec son fanzine 2016 (voir liens). Cet homme de l'ombre, qui a à son actif un tas de BD énorme, a accepté de se prêter à cette interview. Pour situer le contexte : nous étions dans un train pour Tobolsk, il prenait un bain de chips et moi je tournais un film pornographique avec des nains. Entre deux prises, je suis allé embêter le monsieur afin qu'il me livre tous ses secrets, ce qu'il a fait bien volontiers de mauvaise foi.


-Tout d'abord, bonjour, Master. Peux-tu te présenter brièvement pour les milliards de malheureux qui ne te connaissent pas, et nous expliquer aussi pourquoi ce pseudonyme de Master ?

Salut ! Alors, évidemment mon vrai nom n'est pas Master (Mast' pour les intimes), mais Jefferson Lazarus. J'ai choisi mon pseudo quand je suis arrivé à l'âge de 16 ans sur le forum internet de Panini Comics France, principalement parce que je suis égocentrique, narcissique et meilleur que 116% de la populace. Ça a été prouvé scientifiquement.

-Maintenant, parle-nous de ton parcours. Qu'est-ce qui t'a mené à la BD ?

Peyo, Hergé et Carl Barks. J'ai commencé très tôt à lire des BD, ma première a été les P'tits Schtroumpfs, en 1991. Même si actuellement je lis plus de comics que de franco-belge, je reste très attaché à l'Hebdo Spirou et aux BD de Cauvin. A noter aussi que je récupérais à l'époque par paquets entiers dans les librairies Relais des sachets contenant de vieux Pif Gadget (je prenais assez souvent le train, petit). J'ai commencé à dessiner très jeune, principalement les héros de dessins animés de l'époque (les Tortues Ninja, Batman, Widget, Captain Planet, Snoopy, la Panthère Rose).

-Quelles sont tes passions, ainsi que tes goûts en matière de BD, films, musique, séries ?

Je mange des chips. Beaucoup de chips. Je suis un (trop) gros consommateur de séries TV (Mon top 5 rapidos : The Wire, The Sopranos, Lost, Profit et The West Wing), les films y'en a trop, et je vais pas faire un top 100, j'ai pas le temps. Je peux assez facilement tomber d'un navet qui contiendrait une excellente scène.

-Ont-elles une influence sur tes BD ?

Définitivement. De toutes façons, tout ce que tu peux faire dans ta vie peut à un moment donné se retrouver dans tes planches. Par exemple, j'ai mangé un canard un jour, le lendemain, je dessinais le Prince de Kroy-wen. Et je te parle même pas de la veille du jour où j'ai commencé à dessiner "Sipan baise une affiche".

-Quelle a été ta première BD ?

Ça s'appelait Fantômias, ça fait 200 et quelques pages et j'avais 10 ans. C'est ultra pompé sur Batman et les X-Men, mais aussi, et ça fait peur, sur Placid et Muzo.

-Pourquoi avoir créé 2016 ? D'où t'est venue cette idée ?

Tout d'abord, je n'ai pas créé 2016, j'ai repris une licence existant depuis une trentaine d'années. Nous allons d'ailleurs prochainement reprendre la numérotation originelle de ce zine à l'occasion d'un numéro anniversaire d'anthologie. L'envie d'imprimer et de distribuer moi-même mes miquets remonte au Primaire, et s'est intensifiée après avoir vu l'illustre Bill Mitchell créer de toutes pièces des fanzines plus originaux les uns que les autres (l'Astronef, Mister Sum et dernièrement l'Astrolabe, un modèle de fanzine intelligent et innovant). Mon envie a été décuplée. Participant activement au forum buzzcomics.net, j'y ai fait part de mon envie de relancer 2016, ce qui a intéressé une vingtaine de personnes dont une dizaine restent des contributeurs réguliers, rendant le fanzine hétéroclite, fourre-tout et dense. Je suis assez content de la direction que l'on prend actuellement, une publication plus pro, qui sera distribuée plus efficacement.

-Attention, grande question : si on te proposait de reprendre une série actuelle en BD (qu'importe l'origine), laquelle choisirais-tu ?

Black Panther, sans hésitation.

-Même question, mais avec une série disparue.

Howard the Duck.

-De quelle manière t'y prendrais-tu ?

Je mangerai un canard, pour trouver l'inspiration.

-Quel serait ton crossover rêvé, aussi improbable soit-il ?

John Constantine/Pifou. Ecrit par Andreas et dessiné par Bisley. Ça serait le rêve.

-Y a-t-il des choses qui t'agacent dans la BD en général ?

Oui. Tout le temps. Y'a cinq minutes, je pestais contre un comic-book de Bendis, encore.

-As-tu d'autres projets, même fantaisistes, que tu aimerais mener à bien ?

J'ai l'âge légal pour me présenter aux élections présidentielles.

-Question subsidiaire : quels liens t'unissent à Rob Liefeld (outre ton mangeage de X-Force 1 - anecdote véridique et filmée) ? Parce que bon, ça saute aux yeux : il est roux, tu viens du nord, il doit bien y avoir une histoire scabreuse là-dessous...

Pas du tout, Rob Liefeld est un ami de la famille, je passe mon temps à lui rendre hommage, car il reste un artiste sous-estimé, qui a su brillamment détruire et reconstruire les canons de l'anatomie dans les comics.

-Je te laisse maintenant le mot de la fin, et te dis merci et bonsoir.

Alors, je voudrais juste en profiter pour dire que c'est la première interview que je donne où je n'ai quasiment pas menti, ni dit de conneries. Voilà.

Chips.

Voilà pour cette première interview. Je rappelle que vous pouvez retrouver les travaux de Master dans le fanzine 2016 (numéros téléchargeables dans les liens), ainsi qu'un peu partout sur Internet, avec ses 24 planches chrono (dont Superdieu) et ses strips (Dynastie Sarokzy et Homard l'escargot).

Comme quoi, il faut manger des chips. Merci Master pour ces réponses pertinentes !

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