dimanche 20 mars 2011

Könnt ihr mich hören?

Oui, quand même, ce serait bien. Parce que là, ça craint un peu : pas un seul commentaire sur mes trads de Jane Drake et Jenny Everywhere. Ah oui, j'ai bien eu les félicitations et la publicité pour la présentation de l'exemplaire alpha de Forgotten Generation 1 (qui, je le rappelle, a fière allure), mais les contenus en ligne ne semblent pas intéresser énormément de gens. Dommage, parce que je continue de prospecter parmi les webcomics possibles pour en proposer des VF. Enfin bon, j'espère que les lecteurs vont réagir en masse bientôt.

Comme je le disais, le fanzine a enfin eu droit à son bon à tirer, et c'est pas trop tôt. Il a fallu deux semaines pour qu'il arrive, la faute à plein de boulot supplémentaire pour l'imprimeur. Bref, l'objet, je le rappelle, a quand même la classe, dans son format A5. Malheureusement, quelques détails ternissent un peu le tableau, car certaines pages n'ont pas bénéficié de fichiers d'une qualité optimale ; ceci dit, tout est bel et bien lisible.

Au menu, je vais me répéter, mais il y a : World Justice (les super-héros de Sophie Rumo, sur laquelle je n'ai pas tari d'éloges, avec encrage et lettrage de Mahmad, dont on attend le premier vrai projet avec impatience), Sentinel (le surhomme archétypal d'Edwin Boyer, pilier d'Arcadia Graphic Studio), Raphael (l'enquêteur surnaturel, sorte de John Constantine blaxploitation, par le même auteur), L'avènement (par le prometteur Raphaël Lévy, dont on espère vite voir d'autres histoires), et Dark Fates, par... moi-même.

Dark Fates, c'est particulier. Essayer de le décrire serait comme essayer de mettre une étiquette sur la saga ShenMue de Sega ou de trouver un vrai gag drôle dans l'Extraterrestre (avec Bernard Campan et Didier Bourdon... si si, ce film que vous cherchez tous à oublier, même s'il n'est que dans le haut du panier des comédies françaises mortes-nées, la surcouche la moins puante). Je vais plutôt essayer d'y aller avec des références connues de tous.

Donc, Dark Fates, c'est un peu comme si Twin Peaks se trouvait mélangé à X-Files, dans un univers évoquant les secrets les moins glorieux du monde de Harry Potter et les aventures des X-Men sans costumes colorés. En ajoutant à cela un scénario empruntant à George Romero, puisant dans les mythes et légendes du monde entier, concentrant l'action sur des personnages en pleine quête initiatique, devenant adultes dans un environnement où le bien et le mal ne sont que des valeurs hasardeuses.

Parce que oui, j'ai fait comme Mike Mignola (à qui j'ai pas mal emprunté en dessin à une époque), j'ai casé à peu près tout ce que j'aimais dans une seule série. Des zombis, des entités surnaturelles, des super-héros (enfin, plutôt l'aspect pouvoirs, pas tellement les costumes), de la magie noire, de la tension sexuelle, des mythes et légendes (j'avais déjà dit), mais surtout, des personnages. Et pas des stéréotypes, non : des humains. L'humain a ça de bien qu'il peut faire n'importe quoi, et l'humain pas tout à fait adulte commet des actes imparfaits qui finissent malheureusement par définir malgré eux l'être développé qu'ils deviendront. Des êtres qui ne sont pas à l'abri des maux qui frappent le commun des mortels. C'est leur histoire avant d'être une histoire de magiciens. Elle fonctionne avant tout sur le ressenti.


Cette présentation passée, je dois quand même avouer une chose : l'épisode 1 de Dark Fates est bien loin d'être parfait. Il y a quand même 3 ans que je l'ai fait, et mon style a évolué depuis. Alors, on pourra trouver ça vide et plat graphiquement parlant, on ne comprendra peut-être pas trop ce que raconte l'histoire au début, mais Dark Fates est à l'image de ses héros, qui sont eux-mêmes à mon image : quelque chose d'imparfait, de décalé, d'évolutif, mais rempli de sincérité. Ne vous arrêtez pas au graphisme pataud des deux premiers épisodes, c'est juste que le décalage temporel entre dessin, encrage et publication est trop important.

Ci-contre : les deux premières pages de DF 1, version non lettrée.

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