samedi 27 février 2010

Presque des hommes

Les "bébés Récré A2" (comme dit Marie Dauphin) n'oublient pas leurs vieilles idoles enfantines. Parfois, c'est fâcheux et ça donne un commerce honteux basé sur ces souvenirs d'enfance (les coffrets DVD à prix fort et avec seulement la VF d'époque, les Gloubi-Boulga Nights, les CD de remix de génériques et de chansons de Dorothée), mais dans certains cas, c'est un formidable vecteur de créativité.
 
Julien Fournet est dans le deuxième cas : après une longue gestation, il a sorti un court-métrage nommé Presque des hommes, où trois héros de la télé du mercredi se retrouvent exilés sur Terre. Ils sont : Astral le Snorky, le Schtroumpf Costaud et Grognon le Bisounours dépressif. Mais qu'ont-ils fait ? Ils ont été accusés du viol de la Schtroumpfette ! Sur Terre, ils s'aguerrissent avant de sortir au grand jour pour plaider leur innocence afin de retourner au Pays Merveilleux. Le problème, c'est qu'ils sont recherchés...
 
Les types qui ont fait ça n'y sont pas allés de main morte : de l'humour, de la dérision, de l'action et du gore... sans compter la prestation de François Corbier ! Y'a pas à dire, il a fallu être très persuasif pour le convaincre de participer à cette aventure ; eh bien oui, ce grand homme ayant tiré un trait sur sa période télévisée (sans pour autant la renier ni la dénigrer) pour mieux redevenir le chansonnier qu'il était quand Jacqueline Joubert l'a déniché dans un café théâtre, il préfère aller de l'avant plutôt que de jouer sur la nostalgie des enfants qui le regardaient à la télé. Bon, il a quand même fait une entorse exceptionnelle à cette règle d'or pour un grand rassemblement de nostalgiques... tout en imposant ses conditions : alors que la production voulait qu'il fasse du playback sur quatre chansons de son répertoire télé, Corbier a insisté pour jouer un mini-set, mais accompagné de sa guitare et mélangeant ses répertoires (commençant par Eléphantasme, puis Sans ma barbe, Le nez de Dorothée et enfin une chanson tirée de Tout pour être heureux), en y ajoutant - l'accueil très enthousiaste du public aidant - deux chansons flash. Les langues de pute qui, sachant que Corbier sortait des disques, se sont empressées de crier à l'escroquerie - "C'est pour se faire du pognon sur les trentenaires !" - ont dû être obligées de rabattre leur clapet : de toute façon, le répertoire télé de Corbier, c'est généralement trois minutes de concert en tout et pour tout. Mais bref ! Il semblerait que la dérision du projet ait plu à Corbier, qui signe la chanson du générique (tout en y apparaissant) et passe furtivement au premier plan de l'écran pendant quelques scènes, avant de...
 
Et si je vous dis que les acteurs se sont livrés à un exercice Michaël Younesque en faisant une chanson dans leur film ? Et que cette chanson a fait un clip que l'on peut télécharger (au même titre que le film en entier, d'ailleurs) sur le site http://presquedeshommes.free.fr/ ? Eh ben alors foncez-y ! Il va sans dire que l'entreprise est fort originale et mérite d'être soutenue, en plus de vous dérider pendant une demi-heure.
 
 

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